f-14b_tomcat

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Initié en 1966, le programme F-14 de Grumman reprenait les caractéristiques et les principaux composants du décevant F-111B, un intercepteur biplace navalisé qui ne sera jamais mise en service. D'abord cantonné à la défense de la flotte américaine, le F-14 Tomcat prouva sa versatilité en assurant également des missions de reconnaissance et des frappes de précision. Au fil des décennies, il devint le couteau suisse de l'US Navy.

A sa sortie en 1974, le Tomcat est un concentré de nouvelles technologies. Associé à ses missiles très longue portée AIM-54 Phoenix, son puissant radar AN-AWG9 fait de lui un intercepteur hors pair. Son mode TWS (Track While Scan) lui permet de détecter jusqu'à 24 appareils en vol depuis une distance de 110 nm (200 km), et d'engager jusqu'à 6 cibles en même temps. Sa caméra TCS permet à l'équipage de surveiller l'évolution des contacts distants. C'est déjà un vrai chasseur de supériorité aérienne. La version initiale F-14A, souffrant de moteurs TF-30 peu performants et à l'origine de nombreuses pannes, passe en version “A+” dès 1987. Par la suite renommée F-14B, cette nouvelle mouture est équipée des plus puissants et plus fiables moteurs TF-110, ainsi que d'un détecteur de menaces radar moderne. Dans les années 90, il se verra complété du pod LANTIRN, et sera ainsi capable de tirer et guider des bombes laser.

Sa version définitive, le F-14D Super Tomcat, doté d'un radar plus évolué et jugé trop cher, n'équipera pas l'ensemble des porte-avions américains.

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Avant de procéder à l'alignement d'un appareil embarqué sur porte-avion, il faut régler la fréquence datalink du PA, passer le datalink en mode A (switch vers l'avant) et activer le CAINS (switch vers l'avant aussi). Cela permet de récupérer la position actuelle de l'appareil.

Pour afficher les contacts repérés par un AWACS, il faut régler la fréquence datalink de l'AWACS, et activer le datalink en mode A (switch vers l'avant).

Le mode C (switch vers l'arrière) permet à plusieurs F-14 de partager entre eux leurs propres contacts radar. Il n'est hélas pas possible d'utiliser simultanément les modes A et C.

Les échos radar du F-14B apparaissent sur deux écrans bien différents : en haut le DDD, un écran rectangulaire au fond vert, et en bas le TID, un écran circulaire au fond noir. Ces deux instruments sont entièrement sous le contrôle du RIO.

Le RIO doit fréquemment jongler entre 4 modes <wrap hi>PULSE DOPPLER</wrap> et 2 modes <wrap lo>PULSE</wrap>, soit 6 modes radars en tout.

2 modes de recherche :

  • <wrap hi>PD SRCH</wrap> (portée 110 nm) : Il “voit” loin, mais ne peut pas afficher les contacts sur le TID car il ne mesure pas les distances.
  • <wrap hi>RWS</wrap> (portée 90 nm) : Il est moins puissant que le mode PD SRCH, mais capable d'afficher les contacts sur le TID.

2 modes de suivi :

  • <wrap hi>TWS</wrap> (portée 90 nm) : C'est le mode à privilégier pour l'engagement air-air longue portée (AIM-54). En plus de fournir des solutions de tir sans qu'il soit nécessaire de locker une cible, il permet d'engager plusieurs contacts en même temps, par ordre de priorité.
  • <wrap lo>PULSE SRCH</wrap> : Ce mode moyenne portée s'affranchit du filtre Doppler et de ses contraintes : il permet notamment d'éviter de se faire “notcher” par l'adversaire.

2 modes de verrouillage STT :

  • <wrap hi>PD STT</wrap> : Tir de missile longue portée (AIM-54)
  • <wrap lo>PULSE STT</wrap> : Tir de missile courte portée (AIM-7 et AIM-54)

A tout moment, le pilote peut prendre la main en utilisant les modes ACM et PCM, très utiles en combat rapproché.

En mode RWS et TWS, le datalink permet d'afficher au TID les contacts repérés par un AWACS allié (moitié basse des symboles). Il ne sera possible d'engager ces cibles que lorsque le radar les aura détectés et affichés sous forme de “pistes” (moitié haute des symboles) en mode TWS. On peut sélectionner une piste à l'aide du curseur du TID. Si le radar perd un contact, la piste correspondante disparait au bout de 2 secondes.

Tous les modes Pulse Doppler filtrent les échos radar en comparant leur longueur d'onde avec celle de l'émission de départ. Cela permet d'éliminer le bruit, mais génère aussi des “zones d'ombre” :

  • Le filtre zéro Doppler masque les contacts dont la vitesse est égale à celle de votre appareil, à 100 nœuds près.
  • En look-down, le filtre notch masque les contacts dont la vitesse relative à votre appareil est basse, comme par exemple lorsqu'ils effectuent un demi-tour.

Les modes Pulse Search ne filtrent pas les retours, d'où la présence de bruit sur le DDD (relief, nuages…). Cela peut permettre de retrouver une cible “perdue”. Toutefois, il n'est pas toujours facile de distinguer le contact parmi tout le bruit affiché sur le DDD.


<WRAP center round box 80%> TL;DR

Mettons-nous dans la peau d'un RIO, en terrain inconnu et sans AWACS, qui se rapproche progressivement de ses adversaires. Pour le moment, son mode TWS ne renvoie rien.

  1. Il veut d'abord détecter tout contact aussi loin soit-il (PD SRCH).
  2. Puis il veut partager ce qu'il voit avec le pilote sur son TID et identifier les cibles via l'IFF (RWS).
  3. Il choisit ensuite une solution de tir longue portée optimale (TWS). Il pourra alors tirer ses AIM-54 en toute discrétion, à ~45 nm de ses cibles.
  4. Il locke ensuite en STT et affiche la caméra du TCS pour vérifier que ses missiles font mouche (PD STT ou PULSE STT).
  5. Si ses contacts l'ont notché à cause du filtre Doppler : il doit s'en affranchir pour les retrouver (PULSE SRCH).
  6. Il doit maintenant engager en courte portée (PULSE STT).
  7. Au merge, le pilote peut choisir de prendre la main via les modes ACM et PCM.

</WRAP>

Lorsque l'on utilise le Pulse Doppler, l'axe Y du DDD représente la vitesse de rapprochement (closing rate) d'un contact :

  • Plus un contact est affiché haut, puis vite il se rapproche,
  • Plus il est affiché bas, plus vite il s'éloigne,
  • Plus il se rapproche du centre du DDD, puis vite il disparaîtra dans la “zone d'ombre” (notch).

Au moment de locker un contact sur le DDD, le maintien du bouton “half-action” active le mode “super-search” : le radar illumine un cône très restreint dans la direction indiquée par le curseur. L'axe Y ne représente plus la vitesse de rapprochement de la cible, mais sa distance. Ainsi, les contacts sont réagencés verticalement et il faut les retrouver !

Exemple : Le DDD indique un contact 30° gauche closing (quart haut gauche). Le maintien du half-action le fait disparaître. Il faut déplacer le réticule sur le même azimuth (30° gauche), tout en montant/descendant en Y pour le retrouver et le locker.

Cherchez les contacts en look-up plutôt qu'en look-down.

Soyez raisonnables sur le volume du scan radar pour éviter de perdre vos contacts, surtout si un AWACS vous assiste. Par exemple, en RWS, 60° et 2 barres conviennent.

Il n'y aucun avantage à utiliser le mode RWS avec le même volume de scan radar que le TWS (20° et 4 barres, ou 40° et 2 barres). Si un volume restreint vous suffit, autant passer directement au mode TWS.

Si la caméra TCS montée à l'avant du Tomcat permet d'identifier assez facilement les objets volants, elle n'est pas du tout adaptée au bombardement de précision, et est d'ailleurs dépourvue de laser. Le pod LANTIRN, vient combler cette lacune. Monté sous l'aile droite, il est contrôlé par le RIO à l'aide d'un stick dédié, situé à sa gauche. Le flux vidéo du LANTIRN s'affiche sur demande en lieu et place de celui de la caméra TCS.

  • f-14b_tomcat.1557415162.txt.gz
  • Dernière modification : 2019/05/09 17:19
  • de flappie